Itinéraire part 3



Et voila enfin venu le grand départ, ce qu'on appelle aussi une "transat" pour trans-atlantique. Ma première expérience sur un voilier, en mer haute, j'ai un peu les boules avant le départ.

Mike me dit qu'il va au Vénézuela avec son équipage et si la traversée jusqu'au Cap Vert se déroule bien il est partant pour m'emmener avec lui: je n'y crois pas, après tout ce temps 'attente, d'angoisse au CVD les choses semblent se débloquer d'un coup, sans même devoir faire quoi que ce soit... enfin tout de même plus d'un mois d'attente, ce n'est pas rien !

De Dakar au Cap Vert il y a en principe 3 jours de navigation: Nous on va en mettre 6: les conditions météo sont pourries, la mer soulève des vagues de 6m, et IZIS est ballotée dans tous les sens. Je vais comprendre ma douleur: pendant 6 jours je ne vais presque pas quitter ma couchette, la position allongée étant la seule qui me permette de ne pas vomir toutes mes trippes. Je mange à peine, juste le nécessaire pour ne pas m'écrouler; Cocotte est dans le même état que moi et c'est Jules et Mike qui doivent assurer les veilles.

IZIS n'a pas de moteur, la navigation se fait à la voile uniquement et au pilote automatique, c'est une sorte de palle qui se trouve à l'arrière du bateau et qui permet grâce à la force du vent de maintenir un cap, à  quelques degrés prèt. Ca permet de ne devoir que faire une veille la nuit et de ne pas devoir barrer...









C'est donc un équipage éprouvé qui arrive 6 jours plus tard à Sal, une des îles de l'Archipel du Cap Vert, il y en a 10 en tout dont 9 sont habitée:









A Sal nous restons quelques jours histoire de refaire les approvisionnement vu qy'il y a une personne de plus à bord et puis il y a quelques réparations à faire sur le bateau:

Perso je m'attendais à autre chose du Cap Vert mais nous sommes tombés sur la moins belle île. Ici tous les produits de consommations sont importés à 99% et je trouve la bouffe vraiment incipide. Bref j'ai hâte de remettre les voiles même si ce voyage a été très pénible pour moi et que je me suis demandé mille fois si j'allais poursuivre sachant que ce n'était qu'un avant-goût de ce qui m'attendais, mais bon jsuis pas du genre à me laisser abattre trop facilement donc j'ai décidé en âme et conscience de poursuivre sur IZIS.






Heureusement la mer est calme et sera calme tout du long, parfois même trop calme. Seulement notre cher pilote automatique nous lâche juste après avoir quitté le Cap Vert, ce qui signifie qu'il a fallu barrer 24h/24h: On s'est répartis les quarts de sorte que chacun a barré environ 225h.

C'est difficile pour moi de résumer 37 jours de navigation en quelques môts. Il n'y a aucun signe de vie humaine à l'horizon et au début faire le quart la nuit quand le reste de l'équipage est endormi me donne un sentiment de toutes puissance, je suis le maître à bord pour les 3 prochaines heure, tenant la barre d'une main ferme, les yeux rivés sur le compas (boussole marine) et puis en même temps j'ai la tête dans les átoiles, des étoiles qui me servent de points e repères pour garder le cap, plein ouest au degré 270. Je me sent libre et je respire l'air pure: j'entends les vagues qui viennent se frotter à la coque délicatement et puis le vent qui siffle dans les voiles. J'ai un sourire sur le visage comme si j'assiatais à une séance de cinéma malgré moi: je profite de chaque instant me répétant que la mer est calme et que c'est du bonheur.

Au 3ème jour nous n'avons toujours pas pêché de poissons mais nous avons droit à une première apparition de vie sous-marine, une bande de globicéphale (+/- 6m de long) nous coupe le passage, tranquilement, ils sont une quinzaine environ et leur déplacement est d'une élégance rare.

Au 6ème jour nous pêchons enfin: c'est une petite dorade corifène. A quatre ça fait pas beaucoup à manger mais c'est tellement bon qu'on la déguste.




Alors pas vrai que ça le fait d'être à la barre ? Enfin je vous le dis tout de suite j'aurai plus le même sourire après 10 jours, encore moins après 20 et au 30ème jours je ne compterai même plus les cloches que j'ai attrapé sur les mains à force de tenir cette foutue barre :)






Voici le famose compas, je sais pas de quelle guerre il date mais bon il fait l'affaire sauf qu'on n'y vois rien à cause de la condensation :(



Attention méduse à voile, là ça rigole pas hein, vous connaissez ces sâles bestioles ? celui ou celle qui se fait frôler par cette chose toute gluante passera un mauvais quart d'heure, rien à voir avec les méduse qu'on trouve en bord de plage...




Méduse ou pas méduse on décide de se foutre à la flotte (seulement deux fois sur toute la traversée) Ca implique de mettre le voilier à la cape (voiles de travers) et puis faut vraiment qu'il n'y ait pas de vent.

Alors agent Jules, elle est bonne ?










Comme un voilier c'est assez petit, disons qu'en surface de vie à 4 on se croirait parfois dans une prison, il faut bien trouver de quoi passer le temps. Alors le samedi c'est jour de fête, et le premier samedi on s'organise un bal costumé, franchement bien rigolé la séance photo...



il est chargé à blanc...



ben wi c'est moi, enfin plutôt l'incarnation d'une starrr de cinéma à une soirée VIP sur un yacht à Saint Tropezzz :)








et Cocotte nous fait plaisir pavec une séance de photos top model




Mais bon même si on peut s'amuser sur un bateau le rythme marin nous rattrape et le soleil couchant appelle l'un de nous à la barre:



Je me propose mais je garde la perruque, OK !




14ème jour. Je commence à avoir de sérieux signe de faiblesse, mes nerfs sont à vifs. Les quarts de nuits et les quarts de jour se confondent, entre les deux je dors s'un sommeil léger. Les journées se résument à lire, rêvasser, dormir, mager, barrer...

C'est une épreuve, un véritable défi. Si 15 jours dans une vie ce n'est pas grand chose, 15 jours en mer c'est toute une vie qui défile devant mes yeux, mélange de souvenirs d'enfance, projets d'avenir, je crois bien que tout y est passé:

Je me sent vagabond dans l'âme et je crois bien que çq ma plaît...


15ème jour. Aujourd'hui j'ai consulté la grande carte marine sur laquelle Mike fait un point tous les 24h et si je calcule bien on en a encore pour au moins 18 jours, là ça devient vraiment sérieux, je vais devoir plonger dans mes réserves, prendre sur moi et me dire que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, beaucoup plus fort !
Mais au moment de commencer mon quart de nuit je ne me sent vraiment pas bien et au bout d'une heure de barre c'est la galère, j'empanne à plusieurs reprises (les voiles se mettent contre le vent ce qui est dangereux en cas de grosses rafales, la bôme risque de casser ce qui endonagerait lourdment le matériel y compris le mât), je suis trop fatigué, pas dormis depuis 48h, j'ai l'impression que le bateau avance à reculons, tous mes sens sont bouleversés, la nuit est noir, pas de lune, pas d'étoiles pour me repérer, seulement le compas sur lequel mes yeux sont accrochés; la mer est mouvementée et je commence à avoir le mal de mer. J'insulte la ner de tous les noms, des larmes de colère me montent aux yeux et j'ai juste le temps d'attraper un seau pour y déverser le peu que j'ai mangé juste avant de prendre le quart... Heureusement Cocotte a entendu mes nobreux jurons et vient à mon secours, pour moi les quarts de nuits c'est terminé, j'ai dépassé une limite... Désormais je ferai mes 6h de quarts en journée.

A part ça je deviens aussi expert en matière de pain





16ème jour. "Message in a bottle". C'est bête mais j'ai toujours voulu envoyer un message à la mer, voila c'est fait :)

20ème jour. Comme si l'expérience de la mer ne me suffisait pas voila que je me décide aussi à arrêter de fumer, bonm j'aurai quand-même tenu plus de 15 jours sans une clope; avant de replonger.

21ème jour. La ligne de pêche se tend et au bout du fil une dorade énormem plus d'un metre, de quoi manger pour plusieurs jours, au moment de relever ce monstre le fil se casse et l'hameçon se retrouve enfoncé profondément dans la main de Jules. Franchement j'aurais pas voulu être à sa place; Cocotte a dû lui faire une entaille à l'aide d'un rasoir pour le retirer, mais Jules a été brave après avoir bu un grand verre de vin il n'a m^me pas eu mal, enfin qu'il dit :)

25ème jour. La couleur de la mer vient de passer de bleu turquoise à vert jadem serions-nous en approche de la terre ?

27ème jour. Apparition de dauphins, je désespérais, la c'est carrément un chouette moment, mais quand j'ai voulu me mettre à la flotte ils se sont barrés les cons.






28ème jour. La chaleur est intenablem je me fout à l'eau sans que le bateau soit à la cape, avec un harnet de sécurité relié à un boot. La seule chose que je craint ce sont les requins... mais ça fait tellement de bien !

Au 30ème nous entrons dans la mer des Caraïbesm bientôt la terre ferme. On passe non loin de l'île de Tobago que l'on peut apperçevoir loin à l'horizon.

31ème jour, arrivée dans le Pot au Noir, ici tout est possible au niveau météo, soit pétole (pas de vent du tout) soit gros grains ( orages, tempêtes) On aura droit à un peu des deux.

La Terre est en vue, enfin, il s'agit de l'île de Margarita où nous allons poser l'ancre.

On commence à manquer de provisions et la flotte potable elle commence à avoir une drôle de couleur, serait-on arrivé au fond des réservoirs ?En tout cas on est au fond des réserves de bouffe, plus de conserves, plus de légumes, plus d'alcool, plus de clopes, reste encore de la farine et du riz, ouf !




aaaah. enfin la terre ferme après tant et tant de jours, ça fait plutôt bizarre comme sensation, et j'avoue que je suis partagé entre le bonheur d'être arrivé et la crainte de retrouver la civilisation, le bruit des klaxons, des moteurs, les odeurs de pollutions etc etc,





On arrive un vendredi et pour faire notre entrée à la capitainerie il faudra attendre lundi, donc on est en quelque sorte des illégaux, mais bon faut bien acheter de quoi bouffer, rassurer la famille et les amis de notre arrivée à bon port donc on descend quand-m^me à terre. Là ça me fait vraiment une drôle d'impression de redécouvrir la civilisation, en fait je ne réalise pas trop étant donné qu'on est occupé à devoir réapprovission le bateau en bouffe, passer rapidos sur le net, les journées passent à une vitesse dingue et arrive le jour où nous allons à la capitainerie pour faire notre entrée; la vous le savez déjà on nous refuse l'accès au territoire car Jules et Cocotte n'ont pas de Visa; la seule option est d'aller à Puerto la Cruz, sur la côte et espérer qu'on nous fera entrer là-bas.

Et c'est reparti pour deux jours de navigation avant d'arriver à Puerto La Cruz. Là Mike a un contact qui va nous aider pour la paperasse mais il faudra tout de même attendre encore 3 jours avant de pouvoir être enfin libéré du bateau.













Je fais mes premiers pas sur le sol Vénézuéliens, un vrai bonheur de remettre mon sac sur le dos et de fouler le sol à plein pieds.

Ici c'est Petroland, toutes les colines appartiennent à un gros groupe pétrolier et moi là-dedans pour foutre ma tente c'est pas facile.



Les colines sont gardées comme des forteresses par des postes de garde militaire comme celui-ci,



Mais comme je suis du genre têtu et que j'aime pas qu'on m'empêche d'aller où je veux je trouve un endroit où il y a moyen de passer et ni une ni deux je me faufile et grimpe dans la jungle.







Je dois marcher environ une demi heure avant d'arriver à mon camp !

Qui c'est qui voit ma tente ? plutôt bien camouflée hein ?



La première grosse bestiole que je vois c'est un Iguane qui se laisse tombée d'un arbre, woua je m'y attendais pas du toutm impressionnant à voir dans son milieu naturel.

Las cactus et autre épineux foisonnent aussi par ici et faut faire gaffe où on met les pieds.



Et aujourd'hui c'est mon anniversaire et j'ai décidé de fêter ça comme il faut; Pour l'occasionm tout de même j'ai 25 ans, je me suis acheté une belle grosse noix de coco que j'ai ouverte à l'aide de mon super couteau; ensuite j'ai rajouté un peu de rhum au lait de coco, absolument délicieu à boire.



Un petit feu et des brochettes de viandesm hmmm, après ça un gros dodo.



Voila voila où j'en suis actuellement, je compte d'ici un jour ou deux prendre un bus et me diriger vers Puerto Ordaz et de là vers la Gran Sabanam paraît que c'est super au niveau de la nature et après plus d'un moi de mer j'ai grand besoin d'autre chose.

A bientôt pour la suite :)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



24/04/2009
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