Qui prétend prendre le bien pour guide en faisant abstraction du mal, ou s'attache à l'ordre sans voir le désordre, celui-là n'a rien compris à la raison de l'univers ni à la réalité des choses. Ce serait comme se vouer au culte exlusif du Ciel en niant l'existence de la Terre, se mettre au service du Yin au détrimant du Yang: il est évident que cette attitude ne peut aboutir à aucun résultat. Celui qui s'obstine dans ce type de discours est un imbécile.

Qui connait le Tao pénètre la raison des choses, comprend la balance des forces, qui mesure la balance des forces ne peut être atteint par l'environnement extérieur. Celui qui possède la vertu parfaite, le feu ne peut le brûler, l'eau le noyer, le froid et le chaud l'incommoder, les bêtes féroces le blesser, non parce qu'il cherche à dominer, mais parce qu'il sait disserner le danger, rester calme dans l'adversité, se montrer circonspect dans ses choix, en sorte que rien ne peut lui porter atteinte. C'est pourquoi je dis que le céleste est intérieur ou inné, et que l'humain est extérieur ou acquis.

La vertu est l'expression de la part céleste qui est entre nous; qui sait faire le partage entre les conduites qui ressortissent à l'humain et au céleste, prend pour fondement de son action le céleste et sait se plier aux nécessités, agira en tout de façon appropriée; qu'il se replie ou se déplie, il fera retour à l'essentiel et ses paroles auront des retentissements incommensurables. Mais qu'est-ce au juste que l'humain, qu'est-ce au juste que le céleste?
Les chevaux et les buffles ont quatre pattes: voila le céleste. Passer la bride au cheval, percer les naseaux du buffle, voila l'humain.
C'est pourquoi je dis, veille à ce que l'artificiel ne détruise pas le naturel, l'intentionnel l'instinctif; ne sacrifie pas tes qualités au renom. Garde précieusement le leg du Ciel et ne le laisse pas se dilapider. Voila ce qui s'appelle faire retour à l'authenticité.